Un jeune prince tombe amoureux de la fille du frère de sa mère, c'est-à-dire de sa cousine croisée

 





Hier, J'ai lu la biographie de Spinoza par Lenoir. Je n'ai pas fini le livre. Je voulais parler d'autre chose avec le groupe. Un livre qui n'était pas le livre de Girard. J'en apprends davantage sur Spinoza. Je ne savais pas que Spinoza était amoureux. La fille était plus jeune, donc ses sentiments envers elle étaient désagréables, peut-être pas à cause du temps, mais ils étaient très désagréables. 


J'ai parlé de Lévi-Strauss et j'ai appris plus sur le structuralisme. J'ai su que le structuralisme voit le monde comme des systèmes fermés. Selon Joseph les systèmes sont hiérarchiques et rigides. Derrida a dit que les systèmes sont ouverts. Girard a déclaré que les systèmes commencent par la base. Le chapitre sur Lévi-Strauss a un l'histoire, un mythe, qui Girard tente d'appliquer son analyse. Il y avait deux cousines. L'homme etait amoureax d'une femme. La femme l'a rejete. L'homme est allé voir le Chef Pestilence. Il a reçu les meurtres ensuite il a été tué et ressuscité. L'homme était beau. La femme etait amoureax. L'homme l'a rejeté. La femme est alle voir le Chef Pestilence et le femme a recu les blessures ensuite elle a ete tue, mais n'a pas ressuciter.  Girard dit que

"Un jeune prince tombe amoureux de la fille du frère de sa mère, c'est-à-dire de sa cousine croisée. Par cruauté vaniteuse, celle-ci exige qu'il lui prouve sa passion en se défigurant. Le jeune homme se balafre successivement la joue gauche et la joue droite. La princesse le repousse en se moquant de sa laideur. Désespéré, le prince s'enfuit, ne songeant plus qu'à la mort. Il arrive enfin dans les parages du Chef Pestilence, maître des difformités. Auprès du Chef, un peuple de courtisans se presse, tous infirmes et mutilés; il faut éviter leur contact car ils rendent semblables à eux mêmes ceux qui répondent à leurs appels. Le prince se garde de répondre. Le Chef Pestilence accepte alors de lui refaire une beauté supérieure à celle qu'il a perdue. On met le client à bouillir dans une marmite magique d'où ne ressortent que des ossements blanchis et nettoyés sur lesquels la fille du Chef saute à plusieurs reprises. Le Prince ressuscite, éblouissant de beauté. C'est au tour de la princesse, maintenant, de s'éprendre de son cousin. Et c'est au tour du prince d'exiger de sa cousine ce que celle-ci avait d'abord exigé de lui. La princesse se balafre les deux côtés du visage et le prince la repousse avec mépris. Désireuse, elle aussi, de recouvrer sa beauté, la jeune fille se rend chez le Chef Pestilence mais les courtisans l'appellent et elle répond à leurs invitations. Libre à ces estropiés, alors, de rendre l'infortunée princesse semblable à eux-mêmes et pire encore : ils lui brisent les os, ils lui déchirent les membres, ils la jettent dehors pour l'y laisser mourir. Le lecteur aura reconnu au passage nombre de thèmes que les analyses précédentes ont dû lui rendre familiers.

Tous les personnages du mythe en défigurent d'autres, exigent qu'ils se défigurent, essaient en vain de les défigurer, ou encore se défigurent eux-mêmes, et tout ceci en fin de compte, revient au même. On ne peut pas exercer la violence sans la subir, telle est la loi de la réciprocité. Tous, dans le mythe, se rendent semblables les uns aux autres. Le danger qui menace les visiteurs du Chef Pestilence aux mains de son peuple d'estropiés répète le rapport des deux cousins. La pestilence et la mutilation ne désignent qu'une seule et même réalité : la crise sacrificielle. Dans le rapport du prince et de la princesse, c'est d'abord la femme qui a le dessus et l'homme le dessous; c'est elle qui incarne la beauté et l'homme la laideur, c'est elle qui ne désire pas et c'est l'homme qui désire. Les rapports sont ensuite inversés. Il y a là des différences qui s'abolissent, une symétrie qui ne cesse de s'engendrer mais qui n'est jamais repérable à partir des moments synchroniques; on ne peut l'appréhender qu'en additionnant les moments successifs. C'est bien là la non-différence de la crise sacrificielle, la vérité à jamais inaccessible aux deux partenaires qui vivent le rapport sous la forme de la différence oscillante. La symétrie des deux côtés du visage, tailladés chaque fois l'un après l'autre, souligne et répète la symétrie du rapport total. De part et d'autre, la conclusion étant exceptée, on retrouve exactement les mêmes données mais jamais au même moment.

Entre les deux cousins et le peuple du Chef Pestilence, il y a le même rapport qu'entre les protagonistes d'OEdipe roi et les Thébains malades de la peste. On ne peut échapper à la contagion qu'en évitant de répondre à l'appel des frères ennemis. Au niveau des courtisans, c'est-à-dire de la collectivité, le mythe parle objectivement; il fait ce que nous avons fait nous-même dans nos premiers chapitres; il «court-circuite» la différence oscillante, et il a le droit de le faire puisqu'elle se ramène à l'identité; la mutilation réciproque apparaît directement comme une perte de différences, comme un devenir semblable aux mains de gens que la violence a déjà rendus tous semblables les uns aux autres. Comment douter, ici, qu'il ne s'agisse de la crise sacrificielle puisque ce devenir semblable est en même temps un devenir monstrueux. Si les estropiés sont les doubles les uns des autres, ils sont aussi des monstres, comme il est de règle dans toute crise sacrificielle.

La mutilation symbolise de façon extraordinaire le travail de la crise; il est clair, en effet, qu'elle doit s'interpréter à la fois comme création du difforme, de l'horrible et comme élimination de tout ce qui distingue, de tout ce qui dépasse, de tout ce qui ressort. Le processus en question uniformise les êtres, abolit ce qui les différencie mais sans aboutir à l'harmonie. Dans l'idée de mutilation déformante et enlaidissent, l'œuvre de la violence réciproque est si fortement exprimée et condensée qu'elle redevient insolite, indéchiffrable mythique.

(LA VIOLENCE ET LE SACRÉ pag 338 - 341)


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